Sainte Gracieuse dont le corps est découvert à Rome dans le cimetière des Saints Thrason et Saturnin, sur la voie Salaria, vit sous Dioclétien. Toute jeune, elle a le courage de sceller de son sang le témoignage de la foi, préférant le titre d’épouse de Jésus-Christ aux avantages du siècle que lui assure sa noble origine. Ses reliques sont conservées dans un des oratoires de la chapelle du couvent de Sainte Marie
Lors de la restauration d’une vieille Eglise bâtie sur le cimetière de Sainte Priscille, et à la suite de fouilles exécutées avec soin et intelligence, on découvre onze corps de Saints Martyrs soigneusement enfermés dans des tombeaux creusés dans la pouzzolane, et scellés avec des tables de marbre sur lesquels sont grossièrement gravés les instruments dont on s’est servi pour donner la mort à ces généreux confesseurs de la foi.
Trois de ces Saints martyrs sont désignés par leur nom patronymique et Sainte Gracieuse, en latin «Sancta Grata, nobilis Virgo» est parmi ceux-là. L’année de son Martyre n’est point fixée sur l’inscription, où l’on peut lire seulement les initiales de Dioclétien (la persécution de Dioclétien a duré dix ans dans la seconde moitié du IIIème siècle). Une hache, à moitié rongée par la rouille, est recueillie parmi les ossements, avec la petite fiole où les chrétiens recueillent quelques gouttes du sang de cette Sainte Vierge, qui peut avoir de douze à quatorze ans lorsqu’elle est immolée par les païens en haine de la foi chrétienne. Cette hache est déposée à Rome dans le trésor des antiquités religieuses, et la table de marbre, où est gravée l’inscription, est donnée à une Princesse de la Maison de Savoie.
La translation des précieuses reliques de Sainte Gracieuse, dans l’Eglise Sainte Marie Saint Sauveur, a lieu le 5 Juin de l’année 1860, au milieu d’un concours immense de pieux fidèles. La cérémonie est présidée par Monseigneur de La Bouillerie, Evêque de Carcassonne, entouré d’un nombreux clergé.
Les Combats de Sainte Gracieuse sont semblables, à ceux de Sainte Agnès, Sainte Prisca, de Sainte Martine et d’autres, à peine âgées de treize ans. Elles souffrirent généreusement, et sans donner aucune marque de faiblesse, les plus cruelles tortures telles que la flagellation, les chevalets et les ongles de fer, jusqu’à ce qu’il plût à leurs cruels bourreaux de mettre un terme à ces atroces tortures par la hache ou par le feu.
L’homme depuis longtemps préfère la domination exclusive des intérêts et des penchants matériels au culte de la beauté morale. Il taxe de superstition ou d’idolâtrie les honneurs rendus aux Saints par le Catholicisme. Il traite peut être de momerie religieuse la magnifique cérémonie de la solennelle translation des Reliques de Sainte Gracieuse, qui sont sollicitées en faveur de l’Eglise du Monastère des Dames de Marie Thérèse, et qui sont apportées de Rome, le dix sept décembre de l’année 1858.
Sainte Gracieuse, vous qui avez aimé le Christ juqu’au martyr, donnez-nous la volonté et l’amour qui font les Saints.